La Voûte aux VHS

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Thursday, March 09, 2006

Rage to Kill (1987)

*Originalement publié sur le Club des Monstres*

RAGE TO KILL aka Code Name: Vengeance - David Winters, 1987, États Unis, 1h36

Garden-party dans une république de bananes. Tout le monde s'amuse ferme dans une villa luxueuse avec piscine et poufiasses en prime. Mais la fête est vite gâchée par des mercenaires et un hélicoptère qui arrivent et se mettent à tirer dans le tas, n'épargnant que le gouverneur et sa femme pour ensuite les flinguer devant leur jeune fils après que le papa eut déclaré à un Oliver Reed étonnamment pas si suant que ça : "Épargnez ma famille, ils ne font pas de politique". Quand un officier descend le gamin qui se débine, Reed nous prouve qu'il est humain en lui flinguant le genoux et en le laissant sur les lieux du massacre.

Pendant ce temps, en Amérique, patrie de la liberté par excellence, on s'inquiète. C'est que voyez-vous, sur l'île en question, maintenant contrôlée par Oliver, y'a des étudiants de toutes provenances géographiques, dont un bon contingent d'américains. Et le gouvernement, grand coeur, veut les tirer de là. On envoie donc l'ami James Ryan, bellâtre musclé, et frère d'un des universitaires prisonniers. J'vous dit que ça va barder.

Sous-genre particulièrement pénible des années '80, le "film de révolutionnaires sud-américains" est entré de plein fouet dans la série B avec entre autres quelques perles mettant en vedette Christopher Walken. Tout le monde a voulu tenter sa chance, et voici ce que l'ami David Winters (THE LAST HORROR FILM, WELCOME TO MY NIGHTMARE d'Alice Cooper...) nous a concocté.

Action à la manque, soldats hispaniques mal costumés qui font des pirouettes lors des orgies de pyrotechnie à deux sous, une romance à peine esquissée, et quelques paires de seins. Voilà donc la recette du "film de révolutionnaires sud-américains". Ajoutez la présomption d'un conflit nucléaire à venir - on abrite supposément des missiles dans une espèce d'usine tenant à peine debout - et vous obtiendrez ma foi un film plutôt pénible.

Oliver Reed, principale raison du visionnement, est non moustachu, empâté et plutôt immobile. Il a droit à une scène de lit avec deux cruches déshabillées qui dure à peine dix secondes. Sa voix, dans la VF, est d'une ringardise absolue. James Ryan (KICKBOXER 5, et une flopée de titres réalisés par Winters), le bellâtre de service, a lui aussi droit à un doublage odieux, et sa gueule d'oiseau de proie en sueur n'est pas très sympa.

Le film ne manque pas de rythme mais son pire défaut est de ne jamais nous intéresser au récit en cours de route. Car non seulement tout cela n'est-il pas très crédible, mais c'est en plus indiciblement barbant. On se fout de la destinée des personnages comme de notre première goutte de pluie et c'est d'un oeil morne qu'on regarde les scènes défiler les unes après les autres, priant le dieu VCR pour le jour où cet ennui à deux bobines s'arrêtera.

P.S. - La jaquette porte le sous-titre "Code Name : Vengeance", mais selon IMDb, il s'agit d'une autre production de Winters, filmée en '87... Allez savoir pourquoi, mais j'ai pas du tout envie de démêler cette énigme...