La Voûte aux VHS

Tous les mauvais films que vous pensiez avoir oublié...

Saturday, March 25, 2006

Duck ! The Carbine High Massacre (2000)

*Originalement publié sur le site du Club des Monstres*

DUCK ! THE CARBINE HIGH MASSACRE - William Hellfire, 2000, États Unis, 1h30

Après un paisible visionnement de l'étonnant ELEPHANT de Gus Van Sant et une écoute un peu moins paisible de 3L3PHANT des White Stripes, j'ai fini par retrouver cette cassette dans une étagère, et ça a de nouveau éveillé ma curiosité quant au massacre de Columbine et ses répercussions dans le domaine artistique. Je me suis donc patiemment assis, m'attendant à mourir d'ennui pendant une heure et quelque, impression confortée par le pré-générique tout à fait idiot, mais mes craintes ont fini par se dissiper, et voilà ce que j'ai ressenti.

On connaît tous la situation de base. Deux "rebelles" dont toute l'école se moque, dont les parents offrent une éducation et un encadrement approximatifs, se préparent à vivre leurs derniers jours. Ils sont entourés de quelques personnages sur le "campus", dont les jocks habituels, une Jesus Freak insistante, une hippie à guitare, un retardé en chaise roulante, et d'autres qu'il n'est pas vraiment utile d'évoquer. Il faudrait que vous ayez passé les quatre dernières années sous sédatifs pour considérer cela comme un "spoiler", mais les deux ados, portant trench coat et écoutant du black metal, vont décider de fusiller le plus de gens possible, un banal matin d'école, pour ensuite se faire mutuellement sauter le caisson.

Aucun suspense ici, contrairement à l'angoissant déroulement d'ELEPHANT. L'intention du réalisateur, William Hellfire, aussi interprète d'un des tueurs, n'est pas très claire. Un avertissement, pendant l'ouverture du film, nous dit que le film n'a pas été tourné dans le but de choquer les familles des victimes ou d'exploiter la situation, mais bien pour prendre de cours le domaine des arts en étant les premiers à en faire un film.

Et quel film ! Tourné en vidéo, visiblement sans script girl (la situation temporelle n'est pas très explicite, mais ça se déroule sur au moins trois jours à ce que j'ai compris, et les vêtements des personnages vont et viennent sans tenir compte de la chronologie) et sans réel souci de direction photo ou artistique, c'est expéditif, presque bâclé mais tout de même prenant. Les personnages sont bien entendus fort caricaturaux. En fait le ton hésite entre la parodie pure et simple, avec des scènes vraiment idiotes (l'opératrice du 911, les classes d'ordinateur) et d'autres se voulant plus sérieuses (l'ado assassin à lunettes se faisant battre par les jocks, les confessions la veille du massacre).

Le film se termine en nous laissant sur une drôle d'impression, voulant qu'une équipe se soit rassemblée jour après jour (enfin... pas si longtemps que ça si on juge du résultat) pour tourner ce film, sans avoir une idée précise de ce que ça allait donner et surtout, outre la parodie, sans intention précise. Peut-être que d'autres y détecteront un regard aigu sur l'Amérique contemporaine ou la jeunesse d'aujourd'hui, mais moi, euh, je passe mon tour...

Le film a été produit par William Hellfire (aussi réalisateur) et son pote Joey Smack, les deux interprètes principaux du film. Hellfire s'est entre-temps encoquiné avec Seduction Cinema, spécialisés dans l'érotisme tourné en vidéo pour les chaînes câblées, et a tourné nombre de films avec eux.

Je serais malhonnête de passer sous silence la présence dans le film de Misty Mundae, qui interprète la "Jesus freak" de service, et dont les vêtements "chrétiens" ne parviennent pas à dissimuler le sex-appeal indéniable. Pin-up "scream queen" moderne, Mundae est surtout reconnue pour son physique presque banal et ses airs de girl next door innocente. Un conseil au directeur artistique, si toutefois il y en avait un !? : prochaine fois, dites à Misty de laisser tomber les talons hauts et les g-strings, elle aura l'air plus authentiquement virginale...

Je vous invite à aller jeter un coup d'oeil à son site, ça vaut la peine !

www.mistymundae.com