La Voûte aux VHS

Tous les mauvais films que vous pensiez avoir oublié...

Thursday, March 23, 2006

Spiders (2000)

*Originalement publié sur le site du Club des Monstres*

SPIDERS aka Arachnides - Gary Jones, 2000, États Unis


Une journaliste collégiale (Lana Parrilla) légèrement agaçante qui lance des "Cool !" aussi fréquemment qu'elle respire essaie de trouver un sujet d'article paranormal pour la prochaine édition projetée de son torchon. Elle a un moment deux extraterrestres sous la main, mais son chef de pupitre, devant le ridicule de la situation, les renvoie chez eux et sermonne Lana. Celle-ci décide alors de se rendre, avec deux copains du journal, enquêter sur une base militaire perdue dans le désert - mais visiblement non loin de la ville où ils se trouvent - où, comme par hasard, s'écrase devant leurs yeux inexpressifs une navette de la Nasa qu'on rapporte, au bulletin de nouvelles, comme ayant brûlé dans l'atmosphère. Devant cette contradiction évidente, nos idiots décident d'enquêter.

Vous avez dit "straight-to-video" ? Il eut effectivement été sacrilège de présenter cette douleur vive en salles, où l'audace du producteur aurait probablement créé des émeutes. À moins que je ne sous-estime le bovinisme du spectateur moyen de "films de grosse bébittes"... Quoiqu'il en soit, c'est un débat théorique et il n'a pas sa place ici, car le sujet de discussion est le film lui-même, sommet de puanteur démagogique, médiocre ramassis de clichés saupoudré d'effets CGI puants et parsemé de performances dramatiques à pleurer de désespoir.

Un contrôleur de la Nasa, occupé à regarder sur son petit écran une expérience en cours dans une navette spatiale, est témoin d'une perturbation qui amène une tarentule injectée d'un virus à s'échapper des mains des scientifiques de l'espace (!?!?) et à piquer tout l'équipage dans une furie destructrice. Ces moments sont déjà empreints d'un certain "sens du cheap", alors que des stock shots sont maladroitement utilisés et que les acteurs font de leur mieux pour faire comme si le sublime ridicule de la situation ne leur donnait pas envie de foutre le camp du plateau à grandes enjambées.

Que dire de nos trois reporters ? Le personnage de Marci, la journaliste à lunettes, a sans doute trop écouté X-FILES et ça lui est monté à la caboche... Lana Parrilla, spécialisée dans la "marde", a été un personnage dans SPIN CITY le temps d'une saison et est aussi apparu dans l'édifiant REPLICANT de Ringo Lam aux côtés d'un autre bovin, Jean-Claude Van Damme... Ses petits amis sont aussi nuls, l'un d'eux arborant même une "coupe Longueuil"... bouclée !! Sommet du mauvais goût dont il n'a visiblement pas l'air de s'apercevoir.

Le personnage du méchant monsieur de la Nasa qui tue tout le monde pour un rien grimace tant qu'il peut pour prouver qu'il a un coeur dur comme une pierre. Je n'ai même pas mentionné les ignobles araignées... Bien sûr, le film peut être efficace pour les arachnophobes, mais le commun des mortels soupirera en coeur devant ces créatures numériques, qui se meuvent d'une façon saccadée et ridicule, et qui donnent immanquablement l'air très con aux "acteurs" qui doivent faire semblant d'être "effrayés" par une animation aussi pauvre.

Le gros de l'action se situe dans un complexe souterrain, avec des effets spéciaux à deux sous, et une tension inexistante. Une fois que l'action se transporte à l'extérieur, ça devient vraiment du n'importe quoi, et moi qui croyais que le film était terminé, pouf, rebondissement, encore un bon dix minutes à souffrir ! C'est l'apocalypse de l'animal, l'attaque de la créature sur la ville, un clin d'oeil à King Kong et à Rambo tout à la fois, une finale à pleurer de consternation.

Comment concevoir que des gens sérieux, croyant "faire la piasse", se soient intéressés à ce projet ? Et comment croire que les acteurs, soucieux de leur image, et du contenu de leur CV, n'aient pas fui les lieux de tournage après les 2-3 premiers jours ?

Je pourrais fournir une réponse sur le niveau de rigueur, autant intellectuelle que professionnelle, de tous les gens impliqués ici, mais ce serait sournois et pas gentil, car après tout, je suis supposé aimer les "mauvais" films, non ? Eh ben non, quand c'est aussi mauvais que ça, ça devient carrément impossible !