La Voûte aux VHS

Tous les mauvais films que vous pensiez avoir oublié...

Sunday, March 26, 2006

Love God (1997)

*Originalement publié sur le site du Club des Monstres*

LOVE GOD, Frank Grow, 1997, États Unis, 1h22 


Lorsque l'état de New York décrète que les asiles doivent réduire drastiquement le nombre de patients "pensionnaires" entre leurs murs, ce qu'on appelle couramment la désinstitutionalisation, un Will Keenan halluciné, affligé d'un désordre chronique de lecture (il éprouve compulsivement l'irrépressible besoin de détruire tout ce qu'il lit, ce qui peut à la longue avoir une incidence sur ses bonnes manières), est relâché dans le grand monde. Il est logé au "Love Hotel", un immeuble miteux dans lequel on lui assigne une chambre. Au même moment le docteur de son asile, mégalomane asiatique tout à fait hilarant, expérimente avec un espèce de parasite préhistorique à l'air tout à fait grotesque, qui se sauve dans la nature - la nature étant ici les égouts de New York. Notre Will, pourchassé par ce vers gluant évoquant un étron déformé, tombera en amour de sa voisine muette et un peu folle, et se verra assigner un "metal head" comme chambreur, avec en prime le syndrome de tourette.

Je sais que le résumé peut paraître accrocheur comme ça n'est pas possible mais attention. Il y a dans ce "scénario" de fort bonnes idées, mais tout est dans le traitement.

Une hystérie constante et à vrai dire pas très agréable baigne ce film, que ça soit techniquement - montage épileptique, plans hachurés, gros plans hallucinés mal montés... - ou du côté de la performance. Grow tente ici de représenter la folie du mieux qu'il peut, mais son enfilade de moyens excessifs perd un peu le film.

Il y a certes des personnages attachants, mais d'autres sont carrément incroyables, et on décèle facilement une intention d'en "jeter plein la vue" qui, malheureusement, rate sa cible. J'ai visionné le film en plusieurs segments, incapable d'en prendre une dose massive trop concentrée. J'imagine ce que ça devait être lors de sa présentation en salle lors d'une précédente édition de Fantasia...

Keenan est loin de son personnage de Troméo ! Et Frank Grow, le réalisateur, n'a à son actif que cette réalisation, heureusement. '97, année fade où pas grand chose ne s'est passé, a au moins été celle où il a arrêté de sévir envers des spectateurs innocents qui ne méritaient en rien ce mauvais traitement !