La Voûte aux VHS

Tous les mauvais films que vous pensiez avoir oublié...

Tuesday, February 28, 2006

The Sex O'Clock News (1984)

*Originalement publié sur le Club des Monstres (www.clubdesmonstres.com)*

The SEX O'CLOCK NEWS - Romano Vanderbes, 1984, États Unis, 1h20 

KSEX est une station de télé qui se targue de couvrir les événements "dont on ne parle pas sur les autres stations". Les deux présentateurs, pince-sans-rire, cons comme des balais, semblent convaincus de faire du bon boulot et de nous abreuver de bonnes blagues. Toutefois, le contenu de l'émission est creux, sonne faux, pue de la raie et j'en passe. On a donc droit à des reportages idiots à la chaîne, à des pubs débilitantes, et à nos fameux présentateurs, qui avec le recul souffrent cruellement de la mode des années '80 et du fait que les douloureuses 80 minutes du film sont consacrées au seul et même "broadcast"...

Film se voulant "sexy" mais offensant à la fois les juifs, les transsexuels, les homosexuels et tout un tas d'autres minorités d'une manière plutôt pas drôle - on a même droit à l'éternelle blague poulet frit / peuple noir, qui devient certes un peu lassante - THE SEX O'CLOCK NEWS est, ne soyons pas gênés, une merde. La première image qui nous assaille quand on insère la vidéocassette dans notre magnétoscope est celle d'un avertissement pour une bande-annonce, THE GYNECOLOGIST FROM HELL (je vous que vous riez déjà) : "Rated PG for Pure Garbage !" L'avertissement pourrait sans problème s'appliquer au film entier !

Recyclant des extraits de mondos - j'ai reconnu L'AMÉRIQUE À NU de Martino ainsi qu'un favori de ma jeunesse, L'AMÉRIQUE INTERDITE - sans le préciser dans le générique final, ce qui devient carrément du pillage de propriété intellectuelle, et en poussant le sacrilège jusqu'à doubler des insanités par-dessus le métrage, le réalisateur puant Vanderbes essaie de faire passer ces "reportages" pour siens. C'est là le point le plus bas d'un film autrement déjà assez nauséabond.

Les acteurs ayant participé à cette "production" sont tous uniformément mauvais, et ont tous en commun une absence de carrière dans le domaine cinématographique; acteurs télé de bas étage, qui croyaient sans doute tenir là leur "chance" de percer. Ils ne parviennent finalement qu'à nous percer les couilles, et à nous faire regretter la possession du film en question.

Je ne sais pas d'où sort cette cassette, qui me fut léguée lors d'un élagage massif de notre confrère Mathieu Prudent, mais elle va aller directement là où elle était initialement destinée : à la poubelle.

Monday, February 27, 2006

Party Monster (2003)

*Originalement paru sur le Club des Monstres (www.clubdesmonstres.com)*

PARTY MONSTER - Fenton Bailey & Randy Barbato, États Unis/Hollande, 2003, 1h38

Largement médiatisé, PARTY MONSTER s'attaque à la "fictionalisation" du livre DISCO BLOODBATH, de James St. James... Nos deux amis, Barbato & Bailey, l'ayant déjà "documentarisé" en '98, ils remettent le couvercle en signant une "adaptation", et on se demandera longtemps comment ils ont pu obtenir un quelconque financement.

Michael Alig & James St. James, deux "clubbers flamboyants", vivotent entre deux fêtes et deux comprimés d'ecstasy dans le New York des années '90. La consommation d'Alig ira en s'amplifiant, jusqu'à faire de lui un tueur. Qui n'éprouve aujourd'hui, apparemment, toujours aucun remords.

C'est ça. C'est tout. Sur un prétexte aussi mince, comment faire tenir toute une structure narrative ?! On a droit à Macaulay Culkin qui y va de ses moues et qui est ridiculement cabotin, le pire étant que c'est non intentionnel. La façon dont il bouge n'est qu'une vulgaire caricature "cheap" de la réalité - les extras du DVD nous confortant dans cette impression, alors que Seth Green et lui racontent avoir visionné des heures entières d'Alig et St. James afin de pouvoir les "imiter"...

Il est assez pénible de devoir suivre les errances répétitives de ces deux-là pendant tout ce temps, car ils ne font rien de tellement constructif : parties à la limite du ridicule et de la crédibilité, drogues, repas, bitcheries de bas étage... Les dialogues sont d'une pauvreté affligeante. Réparties "cinglantes" de niveau pré-scolaire. Où sont les "script doctors" quand on en a besoin !?

Le reste de la distribution va dans la même direction : Marylin Manson quasi-absent, ses apparitions étant assez drôles malgré leur brièveté; Mia Kirschner devant se débattre avec un rôle plus qu'insignifiant; Dylan McDermott sans consistance; même Chloë Sevigny parvient à être insipide, c'est tout dire !! Elle reste là, à sourire et à regarder béatement ce petit idiot de Culkin comme si c'était son gourou sans cervelle...

La musique est souvent anachronique, par exemple lorsque Keoki fait jouer du Vitalic dans un club... Et le film donne véritablement l'impression d'être un projet adolescent; dirigé par une main molle et inexpérimentée, et joué dans l'insouciance la plus totale, et tant pis si c'est mauvais.

Une bien belle perte de temps. Les deux réalisateurs ont pourtant beaucoup de terrain documentaire de couvert derrière eux, un titre sorti cette année (HIDDEN FUHRER : DEBATING THE ENIGMA OF HITLER'S SEXUALITY) et une chose bien prometteuse qui s'en vient prochainement, appelée INSIDE DEEP THROAT. Espérons que le fiasco de PARTY MONSTER est mort et enterré.

Saturday, February 25, 2006

Final Destination

*Exclusif*

Final Destination, aka Flight 180, James Wong, 2000, USA, 1h38.

Oui oui, on sait tous ce qui se passe, parce qu'il semblerait que je sois le seul à ne pas avoir vu ce film, à ce jour.  C'est après avoir gagné des laissers-passer pour le troisième volet de la série, que j'ai visionné au Paramount en compagnie d'une tribu de mangeurs de popcorn, que j'ai décidé que ma curiosité cinémaniaque me conduirait sans doute un jour à louer les deux premiers "épisodes".  Ce jour est arrivé hier lors d'une visite à la Boîte Noire, au cours de laquelle j'ai inondé Bad Feeble de VHS contenant des films de qualité douteuse.  Bel échange.

On se trouve donc face à une bande d'adolescents typiques, aux frontières des vacances; ils s'apprêtent à s'envoler pour Paris pour y passer dix jours. Alex "Chance" Browning, notre protagoniste principal, lors de l'embarquement, a une terrible prémonition et voit l'avion exploser en plein ciel. Il panique et se fait expulser, avec quelques-uns de ses amis, et quand l'avion décolle effectivement quelques minutes plus tard, devinez quoi, il explose. La mort ayant manqué son rendez-vous, elle tentera du mieux qu'elle peut de se ratrapper... en fauchant les jeunots un par un en dehors du cadre familier et rassurant de la logique.

Morts imaginatives, "punchées" et brutales, qui déjouent les prédictions, voilà ce qui, selon moi, a fait le succès de la série. Je n'avais jamais osé le visionner à cause du "hype" et de mes préjugés, mais j'avais tort. On ne s'emmerde pas et le rythme vif couplé avec une certaine maîtrise de la violence visuelle nous rive à l'écran.

James Wong n'a pas fait grand chose, outre THE ONE avec Jet Li en 2001, et le troisième volet de FINAL DESTINATION récemment. Les acteurs s'en tirent bien, et Ali Larter est bien mignonne. Vivement que je visionne le 2 !!

Friday, February 24, 2006

100% Bio, Claude Fortin, 2003

Originalement paru sur www.IMDb.com le 30 Août 2004.

Is it biology-inclined or simply eatable ?

Claude Fortin's movies have always been structurally surprising, to say the least. He always puts himself as the main character and manages to keep enough mystery, leaving the viewer wonder what's real, and what's not. This is part of a reflection he's been conducting for years now, about the medias as a mirror of our society, and the veracity of the images that we see, be it on TV or on the big screen.

He pushes things further here, as his fetish character, himself, tries to shoot a documentary about the life of a great TV artist, Serge Laprade, so that the viewer sees the entire story of television in Quebec through Laprade's experience. He will encounter many difficulties in the making, one of them being the generation gap between Laprade, his subject, and him. The most important being... that TV isn't really the "collective memory" of a population. If you see Serge Laprade's page here on IMDb, and you've never heard about him, you'd think he hasn't done much in his artistic life.

But you'd be dead wrong.

The movie follows Fortin in his quest to have his movie done, so it plays on different levels : the struggling a director has to go through, when he doesn't quite "fit in" the system, to have his movie completed; the absurdity of all the procedure one has to go through to dig in the past, searching for archived material; and the touching relationship building up between these two men that, when the movie starts, have nothing in common.

100% BIO is a touching and ingenious movie, not limited to urbanity as Fortin lives in Gaspésie (in the movie at least), a breathlessly beautiful region that his loving lense caresses in the final part of the film. And Laprade is a particular revelation here, a lovable individual that's brutally honest about what he's done, and mostly what he is.

Wednesday, February 22, 2006

Slumber Party Massacre 3

*Exclusif*

SLUMBER PARTY MASSACRE III, aka Stab in the Dark, Sally Mattison, 1990, USA, 1h27.

1990 marquait sans doute une certaine "baisse" dans la qualité stylistique des années '80; on continuait à porter à bout de bras le spraynet, le velcro et le fluo, mais les choses changeaient considérablement. Le "hard rock", pas si hard que ça rétrospectivement, prenait de plus en plus de place dans le coeur des jeunes, sans que l'on ne songe à le qualifier de "hair metal" immédiatement.

1990 marquait aussi la sortie du volet final de la série des "Slumber Party Massacre", slashers produits et réalisés par des femmes, pas par souci de féminisme, mais probablement par souci de rentabiliser une "gimmick". La recette utilisée est ici classique : des jeunes filles un peu idiotes organisent une fête dans la maison de l'une d'elles, dont les parents sont absents. Elles ne tardent pas à se changer pour des déshabillés (un peu hideux, tout de même, n'oublions pas que nous sommes en 1990) et bien entendu, un voisin bizarre leur tourne autour, ainsi qu'un "weirdo" qui rôde dans les parages. Leurs petits amis viendront troubler les festivités et c'est au coeur de toute cette fausse hystérie que les adolescents commenceront à être trucidés l'un après l'autre par notre traditionnel tueur à la perceuse...

Pas vraiment de surprises ici, mais la trilogie se conclut tout de meme sur une note amusante. Je ne sais pas si le second degré constamment présent dans ce genre de productions était conscient ou non mais le spectateur, lui, s'en amuse. Contrairement aux deux précédents films, le tueur nous est inconnu au départ alors on pourrait sans doute s'amuser à faire des hypothèses, si l'on n'était pas trop occupé à tomber en bas de sa chaise devant les ramifications (et lacunes) abasourdissantes du scénario.

Car ici, une fois que le "tueur" est révélé - et il n'était pas trop difficile de deviner de qui il s'agissait avant la "révélation", de toute façon - et traque ses victimes, la supériorité numéraire devrait normalement jouer. C'est-à-dire que si toutes ces dindes l'attaquaient en même temps, elles auraient sans doute le dessus. Mais elles restent plantées là comme des connes, et ratent chaque occasion de le mettre hors d'état de nuire. C'est sans doute ma lecture trop lucide de ces incohérences qui m'a empêché de pleinement profiter du film tel qu'il est : une merde divertissante.

On a quand même droit à des personnages d'adolescents débiles, à des jeunes filles qui se déshabillent, et à un peu de sang, les effets spéciaux étant peu nombreux et surtout... à pleurer.

Sally Mattison n'a réalisé que ce film, et on comprend pourquoi. Une des actrices, Hope Marie Carlton, est une véritable scream queen : apparue dans SLAUGHTERHOUSE ROCK & A NIGHTMARE ON ELM STREET IV en '88, et dans GHOULIES III en '91, elle fit don de son corps à la science dans la prestigieuse série Baywatch, entre autres. Curieusement, elle était aussi de la partie dans la version filmée de THE STAND (1994), de Stephen King. Qui ne cassait pas des briques si mes souvenirs sont exacts. Maria Ford, une autre jeune femme fort ambitieuse, et pas désagréable à regarder, a commencé sa carrière dans LE DÉCLIC, adaptation de Milo Manara dont il me semble avoir déjà parlé ici, et a fait un crochet par DEATHSTALKER IV en '90 pour ensuite se consacrer à la figuration ou à jouer les poupées dans des productions érotico-cheap de bas étage.

Faut pas cracher dans la soupe et prétendre que ce visionnement est désagréable, mais je ne suis pas fâché d'en avoir terminé avec cette série.

Tuesday, February 21, 2006

Aladdin (Bruno Corbucci)

*Originalement publié sur le forum du Club des Monstres (www.clubdesmonstres.com)*

Un petiot un peu con travaille pour "Tony Buys It", un vendeur de scrap escroc sur les bords. Alors que notre héros - qui s'appelle subtilement "Al Haddin" - frotte une vieille lampe que Tony a acheté au port pour une bouchée de pain, un génie ventru en sort et lui apprend qu'il est à ses ordres. Ce barbu bedonnant n'est nul autre que Bud Spencer, roi de la claque à ses heures. D'abord surpris, Al finit par accepter Buddy et les deux s'apprivoisent lentement. Ils s'aiment bien, finalement, et entreprendront de contrer les plans d'un réseau de kidnappeurs d'enfants - qu'Al fera transformer en porcs - et de mettre fin à un racket de protection quelque peu violent. Al gagne des matches de basketball, séduit la petite fille dont il a toujours rêvé, gagne des compétitions de ski nautique, et se paie des ballades en tapis volant avec le gros Génie. Comme dans tout bon film familial, tout est bien qui finit bien, en musique à part ça.


On sait tous que les années '80 ont tapé sur la cervelle des italiens, et du monde en général. Ce film "familial" semble en être un exemple assez flagrant. Le récit est tellement dense qu'on a l'impression que ça n'arrête jamais. Des éléments surnaturels se mélangent à une dizaine d'intrigues parallèles et aucune d'entre elles n'est vraiment examinée avec soin. On insiste sur un élément, puis, on l'oublie par magie. Mario Amendola et Corbucci semblent avoir voulu incorporer beaucoup trop de matériel en une heure trente, ce qui fait que l'ensemble pourrait sembler incohérent à certains. La technique est au point, mais on est en droit de se demander pourquoi le film a été tourné à Miami, alors que c'est une production entièrement italienne. Janet Agren apparaît ici et là, personnifiant la mère d'Al Haddin. Bud Spencer est monolithique et joue son registre habituel, l'impassible aux brèves répliques. On ne s'attend pas à de la castagne, avec un thème pareil, mais il y en a tout de même ! Il faut l'avouer : le casting de monsieur Spencer n'aurait eu aucun sens sans quelques gifles bien senties... Les gangsters sont parodiques, tout comme les fonctionnaires. La musique est de Fabio Frizzi, et il n'y a pas de quoi s'en vanter. Le thème du film, une horrible et grotesque chansonnette, est interprété par un certain Eumir Deodato...

Maniac Cop

*Exclusif*

MANIAC COP, William Lustig, 1988, USA, 1h35.

Un policier, c'est synonyme d'autorité et de respect.  Ils sont là pour faire respecter la loi, règner l'ordre, et j'en passe, spécialement dans une ville surpeuplée et à la situation sociale volatile comme New York.  Lorsque, un beau soir de 1988, un policier en uniforme se met à trucider d'innocents citoyens, et ce d'une manière assez peu aimable, la population devient nerveuse.  Chaque nouvelle victime que fait le flic augmente d'un cran la psychose populaire, et les gens commencent à craindre les garçons en bleu.  Une femme un peu instable croit que son mari correspond au profil de l'assassin, et décide de le suivre un soir qu'il prétend partir faire du temps supplémentaire.  Jack (Bruce Campbell, plutôt sobre) ne se dirige évidemment pas vers son quartier général, comme on s'en doute...  Pendant ce temps, un détective vétéran (Tom Atkins, aussi apparu en '86 dans NIGHT OF THE CREEPS, et plus récemment dans le BRUISER de Romero) cherche à éclaircir le mystère.

Écrit et produit par Larry Cohen, ce film sans prétention a du rythme, et une intrigue prenante.  Il y a bien sûr quelques petits défauts de logique, mais c'est là que l'on retrouve en partie le plaisir d'une telle oeuvre.  Lustig dirige d'une main de maître, nous laissant entrevoir le gouffre de crime éventuel que peut représenter une mégapole telle que New York.  Le plan d'ouverture nous propose d'ailleurs une vue des Twin Towers de nuit, avec de multiples fenêtres éclairées, et un éclair (dessiné sur la pellicule) de mauvais augure qui traverse le ciel.

La violence dépeinte ici est suggérée, et jamais "gore" quand on la présente graphiquement; un peu de sang synthétique aspergé ça et là suffit à rendre une ambiance, et c'est la physicalité des corps-à-corps qui surprend : les corps volent dans les airs et heurtent le sol ou les murs assez durement, et l'effet est saisissant !  Je soupçonne l'utilisation d'un système de câblage, mais l'important est qu'on ne les voit pas !

Richard Roundtree apparaît à quelques reprises dans le rôle d'un chef de police borné, et le "love interest" de Campbell est une mignonne blondasse du nom de Laurene Landon, une torontoise, qui est aussi apparue dans plusieurs réalisations de Larry Cohen (The Stuff, The Ambulance...) et dans le ARMED RESPONSE de Fred Olen Ray, en 1986.

Deux suites à MANIAC COP furent tournées, respectivement en '90 et '93, et réalisées par Lustig, qui a conservé à peu près la même équipe pour le deuxième volet, mais pas pour le troisième !

Ce film correspond parfaitement, tout compte fait, à l'idée que l'on se fait du cinéma de genre des années '80, et possède tous les éléments qui durent en faire un classique auprès des policiers de la fin des années '80 !

Bienvenue dans la jungle de VHS

Ma gang de malades, vous êtes donc mous !!

Ici, je posterai des critiques de films, autant comme archivage fiable que pour en faciliter l'accès, car la plupart de ce que j'ai écrit au fil des ans s'est éparpillé sur le web et les sites n'ont pas toujours survécu.

Attendez-vous donc au pire de ce que le cinéma de genre ait jamais offert, et à un regard pas toujours partial sur des oeuvres eurotrash dont vous n'aurez jamais entendu parler.

Cheers !